Par Isabelle LAPORTE
Fondatrice du cabinet : Conseil.Coaching.Formation
Les 5 drivers sont issus de l’Analyse Transactionnelle, étudiés par le psychologue Taibi Kahler.
Ils représentent les « messages contraignants », entendus durant l’enfance ou les modèles observés auprès des figures parentales.
Ils influencent nos comportements et nos réactions et peuvent parfois compliquer la communication entre des personnes qui ont des drivers différents.
Pourtant, bien compris, chacun de ces drivers peut devenir un allié !
D’ailleurs, un groupe de personnes représentant ces 5 drivers sera un groupe performant aux personnalités complémentaires.
La bonne nouvelle, c’est que bien que nous soyons guidés par un ou deux drivers « dominants », chez la plupart d’entre nous, les 5 drivers sont présents. Nous pouvons apprendre à mobiliser l’un ou l’autre en fonction des situations et nous avons aussi le potentiel de comprendre des personnes animées par des drivers différents.
Et si nous les découvrions plus en détail ?
Regardons-les de plus près au travers d’exemples de phrases entendues dans l’enfance, de leurs freins, de leurs atouts… Et réfléchissons aussi sur comment les encourager.
Le driver « Sois Fort »
Le « sois fort » a souvent entendu « ne pleure pas », « mais non tu ne t’es pas fait mal », « tu es bien sensible !», ou encore « arrête de te plaindre ».
Ses freins se retrouvent dans le fait de peu montrer ses émotions, de paraître insensible et/ou peu réconfortant. Il a tendance à ne pas savoir demander de l’aide et par voie de conséquence de rester seul face à ses difficultés.
Se montrer courageux, ne pas se démonter lorsqu’une situation se complique, résister à la pression sont au contraire ses atouts indéniables.
Alors, comment l’encourager ? En notant son attention aux autres, en lui laissant de la place pour exprimer ses ressentis sans trop insister, ou tout simplement en lui proposant de l’aide.
Le driver « Soit Parfait »
Le « sois parfait » a été poussé, encouragé à faire toujours mieux.
Voici quelques exemples de phrases souvent répétées par son entourage « Tu as eu 15/20 ? et pourquoi pas 18/20 », « c’est bien mais je sais que tu peux mieux faire », « joli ton dessin, celui de ta sœur est mieux réussi ».
Ce souci de toujours faire mieux a déclenché des freins. Le « soit parfait » peut oublier la mission ou l’objectif et se perdre dans les détails, rendre un travail au dernier moment afin de tout vérifier plusieurs fois, repousser une tâche par peur de ne pas être à la hauteur.
Face à ces freins il possède aussi des atouts. Ce que fait « le soit parfait » est abouti, réfléchi, revu, amélioré plusieurs fois. Les réalisations sont fiables, précises.
Pour l’encourager vous pouvez relever la qualité de ce qui est fait, interroger sur les apprentissages s’il y a échec, rassurer, et expliquer que le faire n’est pas l’être.
Dépêche-toi
« Le dépêche-toi » a pu vivre auprès d’un entourage toujours pressé et entendre régulièrement « vite, on va être en retard », « dépêche-toi », « c’est toujours toi que l’on attend », « tu es lent ».
Les freins qui accompagnent « le dépêche-toi » l’amènent à rendre un travail parfois bâclé, inabouti. Il se disperse, a du mal à se concentrer et à mener à bien des tâches qui nécessitent du temps.
Ses atouts ? Il montre beaucoup d’énergie, a la capacité de faire face à des tâches multiples. Il n’a pas peur quand il faut faire face à des tâches supplémentaires et est enthousiaste lorsque les délais sont courts.
Pour encourager « un dépêche-toi » il est bien de reconnaître l’énergie et la capacité à faire face à un agenda chargé, de lui proposer de prendre son temps, de lui faire goûter au plaisir de faire moins et mieux et de l’engager à se reposer.
Fais (des) efforts
Le « fais effort » a souvent entendu : « dans la vie on y arrive en travaillant beaucoup », « quand c’est trop facile, il y a un piège », « pas de récompense sans effort », « travaille plus ».
Les freins qu’il a développés l’empêchent d’accéder au plaisir sans faire beaucoup, d’écouter sa fatigue et de se sentir valorisé par les tâches simples. L’impact est que certains projets n’aboutissent pas car les efforts produits ne paraissent jamais suffisants.
Pour faire face le « fais effort » a développé des atouts. Il est endurant, accepte de faire et refaire pour aboutir et se plaint peu devant une grande charge de travail.
Il est encouragé lorsqu’il se sent rassuré sur ses capacités, est invité à prendre du plaisir à faire des choses simples, et soutenu pour finir ce qu’il a commencé.
Fais plaisir
Le « fais plaisir » a pu observer une certaine abnégation de son entourage et une volonté de faire pour les autres avant de penser à soi. Il a souvent entendu : « sois gentil », « pense aux autres », « ne sois pas égoïste », « prendre soin des autres c’est important »
Ses freins ? Il s’oublie, a du mal à respecter ses besoins, ne sait pas dire « non », veut plaire.
Le fait qu’il s’intéresse aux autres, soit empathique, rende service, pratique une écoute attentive et soit altruiste sont des atouts appréciés.
Pour l’encourager il est important de reconnaître les services et le soutien qu’il apporte, de l’encourager à exprimer ses besoins, de ne pas abuser de sa gentillesse et de l’autoriser à dire « non ».
Avez-vous deviné à la lecture de chacun, quels sont vos drivers « préférés ?
Une petite astuce pour les managers et les recruteurs :
Pour qu’une équipe soit performante tout en respectant l’équilibre de chacun, il est intéressant que les cinq drivers soient représentés et leurs apports encouragés.
Imaginons une équipe qui vient de recevoir une nouvelle mission dans une période déjà tendue.
Chacun va exprimer sa vision des choses au travers de son driver dominant :
Le « Sois fort » : « aller, on va y arriver, c’est juste quelques heures de travail en plus pour chacun »
Le « Sois parfait » : « je serai disponible pour relire et revoir les documents. Pensons à garder du temps pour tout revoir avant de finaliser »
Le « Fais efforts » : « c’est normal de devoir parfois travailler beaucoup pour atteindre un objectif »
Le « Dépêche-toi » : « il doit y avoir un moyen de faire plus rapidement, revoyons le planning»
Le « Fais plaisir » : « on a déjà connu cette situation, on est une super team, je vous ferai un gâteau demain pour la pause-café »
En étant conscient des drivers qui guident et parfois limitent nos interactions, nous pouvons convertir ces limites en puissance.
Alors prêt à accueillir et célébrer vos drivers ?