Par Maud LE MEAUX – Coach, formatrice, facilitatrice en intelligence collective
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Avec le temps, chanson emblématique et sans doute la plus célèbre de Léo Ferré, publiée en 1971, est l’une des chansons françaises les plus reprises au monde.
Non, je ne vais pas vous parler de l’amour à l’épreuve du temps mais bien de l’importance du temps dans un processus de coaching.
Le temps qui passe est un allié, un support, un repère, bref un facteur indispensable.
Ce temps qui passe, d’après l’Analyse Transactionnelle, nous connecte à nos besoins physiologiques et biologiques : « Chacun éprouve le besoin d’être touché et « reconnu » par les autres et d’occuper le temps qui le sépare de la mort. » Eric Berne appelle ces nécessités biologiques et physiologiques « soifs ». C’est la soif de signes de reconnaissance qui détermine souvent la façon dont on utilise le temps. (1)
Pour Eric Emmanuel Schmitt, « Le temps, c’est mon pouvoir de faire ».
Mais à quoi nous sert le temps ?
Il nous sert à se repérer dans un calendrier. Or le calendrier est un temps social, conventionnel que nos parents nous ont appris. Nous dépendons de notre « horloge interne » qui évalue en permanence des durées de manière plus ou moins consciente. Le temps est un facteur mesurable. La gestion du temps est une thématique très souvent demandée en formation car elle touche tout le monde et est vécu comme un manque.
« J’ai pas le temps … » « J’ai pas eu le temps de… »
Le temps au service de la relation de coaching
En coaching, le temps c’est un contenant pour accueillir le coaché, l’envelopper, le sécuriser et lui offrir un espace d’écoute bienveillante.
Ce principe de temporalité est au service du changement. Il facilite une rythmique supportant la mise en action tout en respectant les temps biologiques et physiologiques.
Le temps qui s’écoule permet de créer des liens entre le coach et son coaché : une véritable relation de confiance nécessaire pour le bon déroulement du coaching et l’atteinte de l’objectif.
Le coach se transforme en témoin des prises de conscience, de changements jusqu’au dépassement des peurs de son coaché.
Le temps, c’est aussi de l’espace et du rythme pour intégrer notre passé, vivre le présent et construire le futur. Chacun le perçoit différemment. C’est pourquoi chaque accompagnement en coaching est différent.
Selon St Augustin , « Le présent du passé, c’est la mémoire ; le présent du présent, c’est l’intuition directe ; le présent de l’avenir, c’est l’attente. »
La vertu d’un coaching est d’accorder du temps au temps pour vivre en conscience et permettre au coaché et au coach de vivre, de ressentir, de réfléchir, de se questionner, d’agir, d’interagir et d’évoluer dans ses pensées, son corps et ses actes.
S’accorder du temps, c’est faire des choix !
Cette temporalité du coaching va permettre au coaché de :
– S’offrir un espace relationnel sans jugement accueillant son monde intérieur
– Faire des liens entre son parcours professionnel et personnel et revisiter son histoire
– Identifier ses valeurs, ses ressources mais aussi ses freins et ses résistances
– Prendre du recul sur les situations passées et présentes
– S’offrir du temps pour évoquer ses manques, ses émotions, identifier ses répétitions, ses besoins et ses motivations
– Mieux se connaitre pour gagner en liberté personnelle
– Considérer le temps comme une variable et non comme une limite
– Modifier et poser un autre regard sur les personnes et la nature des relations
– Inscrire dans la durée, ce qui fait sens pour lui
– Changer en continue et devenir maître dans l’art de changer de cycle et de s’autorenouveler.(2)
Et si notre relation au temps était le reflet de notre propre fonctionnement ?
Suis-je plus dans l’action ou plus dans la réflexion ? Ou se situe mon point d’équilibre ?
Pleins de questions à explorer individuellement …. Avec le temps !
(1) Naître gagnant – Vivre l’Analyse Transactionnelle au quotidien – Muriel James et Dorothy Jongeward – InterEditions.
(2) Frédéric Hudson : un « maître en changement continu » – Fanny Ch.- https://colibris-nancy.fr/biblio/le-modele-de-hudson
